Vélomoteur Peugeot P53 de 1939 en livrée militaire
Ce vélomoteur 53 type C de 100 cm3 est produit par Peugeot en 1939. Cet exemplaire trouvé sur Leboncoin après un an de recherche est arrivé en pièces détachées. Il a été restauré au plus proche de la commande armée française de 400 exemplaires de décembre 39 / février 1940 (Voir Automobile Sous l’Uniforme par François Vauvillier).
Par Pierre-François Boselli
Le P53 arrive façon puzzle.Le moteur dans son cartonPremière partie des éléments de la partie cycle.Autres éléments de la partie cycle.Les accessoiresLe réservoir et la selleLe cadre du vélomoteur démonté depuis plus de 20 ans.Les roues avec leurs pneus d’origine.les différentes pièces du puzzle … suite.Suite du puzzle…plus les caisses…La plaque constructeur identifie le vélomoteur. C’est un type 53C N°376191Le cadre avant nettoyage et brossagePremières pièces brosséesRéservoir ressoudé en bas à droite avec une petite reprise au mastic.Le réservoir est prêt pour recevoir une couche d’apprêt.Le cadre à moitié brossé. La peinture noire a été appliquée en direct sur le métal, sans sous couche. Elle fait des éclats donc un brossage intégral du cadre et de la fourche est nécessaire pour restaurer cela correctement.cadre brosséFourche brosséeFin du chantier pour aujourd’hui, 31/12/2014. Direction la fête et les bulles maintenant 🙂 La suite l’année prochaine.Fin du brossage des pièces… Il ne restera que les roues.Mise en place de l’étendage à peindre.La couche d’apprêt est au séchagePhase de préparation des pièces terminée, l’ensemble est vert kaki. Le montage va pouvoir bientôt démarrer.Montage de la suspension (axes et ressorts) sur la fourcheMontage de l’axe de direction et du support de guidonMise en place de la fourche sur le cadreFace arrière du volant magnétique SAFI SSX avant nettoyage…après nettoyageFace avant du volant magnétique en cours de brossageL’intérieur du volant magnétique à tester, nettoyer et restaurer pour un prochain weekend.Le carburateur Gurtner en cours de nettoyageLe carburateur est prêt. Les gicleurs, conduites, cuve ont été nettoyés et soufflés. Il y en avait besoin.Remontage des éléments de la magnéto. il faut des doigts de petite fille pour assembler le condensateur et la vis platinée. Malheureusement, après test au multimètre, la bobine de haute tension est morte. Reste à trouver un pro pour rénover la magnéto.La base de la pipe d’admission en aluminium était cassée. J’ai pu la faire ressouder par un exposant à Rétromobile. Reste à fignoler la pièce.La soudure déborde de tout les côtés1ere étape avec rectification grossière des coulures de la soudure à la DremelAu marbre et gros grain La pièce est terminée au 600.Mise en place de la fourche sur le cadre.Rendez-vous chez Bobinages Pascal à Issy les Moulineaux. La magneto est re-démontée et la bobine haute tension est testée sur cet appareil d’époque : un bermascope. Le verdict est sans appel, elle est grillée. Il faut remplacer le fil de cuivre et refaire la bobine. La magnéto va être donc entièrement rénovée avec une magnétisation des aimants, la réfection du rupteur, et réglage de l’ensemble.Début de la réfection des roues. Démontage des tambours, et nettoyage des jantes.Les couvercles des tambours, une fois brossés font apparaitre leurs marquages. Marque « Idéal » dont les roulements sont à graisser tout les 5000 km à la graisse épaisse.Les garnitures sont d’origine et bien usées. Modèle 1938 marque « Idéal » référence 118. Je vais essayer de trouver l’équivalent neuf. Je préfère que le P53 freine correctement.La partie sympa… brossage des rayons des deux roues… C’est juste long et pénible.Une paire d’heures plus tard, l’ensemble a reçu sa couche d’apprêt.Au tour du moteur. D’abord un bon brossage des carters afin de nettoyer tout cela et travailler au propre.Les boulons de carter étaient desserrés. j’ai acheté la moto en pièces détachées à quelqu’un qui avait entamé sa restauration il y a une vingtaine d’années. Du coup, je rouvre le carter pour une inspection visuelle. Tout semble en ordre. Les roulements semblent même avoir été changés.Suite de l’inspection. Pour l’instant, je ne vais pas plus loin, je remonte en remplaçant les joints et verrai bien si tout cela fonctionne. Sinon… Et bien je le re-démonterai.Évidemment, le dernier goujon est foiré… Obligé de lui refaire son filetage pour pouvoir serrer.Le cylindre et son couvercle retrouvent leurs places sur le piston.Remontage des collecteurs admission et échappement avec joints neufs. Prochaine étape, l’assemblage sur le cadre de la moto.Le dernier tout de peinture vert kaki est fait.Début de l’assemblage. Vite stoppé par le manque de visserie appropriée. On en cherchera la semaine prochaine au salon Champenois du véhicule de collectionLa journée débute avec le montage des roues. La première étape consiste à placer le fond de jante qui protégera la chambre à air.Les chambres à air sont des Michelin. Malheureusement, les pneus viennent d’Europe de l’Est. Cette taille (Michelin S 600×65 2.50 /19 Vélomoteur 1.521) n’est plus produite en France d’après les pros. Finalement, les pneus s’avèrent trop difficiles à monter au ‘démonte pneu’. Une chambre a air a été déchirée. Je vais les confier au réparateur cyclo du coin pour les monter à la machine.Le réservoir est installé avec des rondelles caoutchouc d’amortissement. Le levier sélecteur de vitesses est monté avec sa tringlerie. La difficulté est de trouver le point mort, en manipulant la roue crénelée qui sort de la boite, afin de placer correctement le maneton de raccord à la tringle. Une poignée de gaz est installée, en remplacement de la manette d’origine peu pratique et dangereuse. La manette d’accélération sera conservée pour le visuel uniquement.Dans le lot de pièce, je trouve une durite métal en boucle type ‘Nelson’ parfaite pour faire la jonction entre le réservoir et le carburateur. Le câble d’accélérateur est ajusté en longueur pour être raccordé au carburateur. Un étamage est nécessaire pour maintenir les brins ensemble côté poignée d’accélérateur. Côté commande d’embrayage, il manque une pièce indispensable.La petite pièce, quasi impossible à retrouver, et qui va nous occuper un bon moment pour la refaire.Les pièces, trouvées chez les différents pros de la moto ancienne, commencent à arriver. Pignon de sortie de boite, couronne (à priori compatibles.. on verra), poignées, ressorts divers, câble et gaine d’embrayage, tendeurs de chaine, il en reste à venir.Les garnitures de freins ont été remplacées par des neuves. Celles-ci sont collées et non rivetées. Les mâchoires sont celles d’origine de la moto. La réfection a été faite par l’entreprise Etient, établie depuis 1933 à Neuilly/Seine. http://www.etient-freins.com/Fabrication par Dom Dom de la pièce support du tendeur de câble d’embrayage.La pièce s’ajuste parfaitement à sa place sur le cadre.Le contact SAFI SSX de la borne HT de la magnéto est arrivée. Une petite adaptation, avec soudure d’un connecteur pour rallonger le contacteur de la borne a été nécessaire pour avoir un bon contact.Le fil de la magneto à bougie est remonté à neuf avec la borne HT SAFI SSX et le raccord bougie récupéré du fil d’origine.Le test de continuité entre la bobine HT et la bougie est ok. Cela devrait fonctionnerMontage de la selle. Avec une adaptation à faire au niveau de l’avant car, bien que d’époque, ce n’est pas la selle d’origine. Obligé de ré-démonter le réservoir pour faire cette adaptation.Selle montée.Magnéto et électricité moteur monté, carbu, accélérateur et alimentation essence monté. Levier de vitesses et embrayage montés. Les essais approchent.Les mâchoires de frein sont remontées sur les couvercles des tambours.Les roues sont prêtes. Les couvercles des tambours avec leurs mâchoires refaites, s’ajustent dans leur logement sans problème.La couronne, sur la roue arrière, doit être mise en place avec ses amortisseurs.Les pièces, trouvées chez Chambrier (http://www.chambrier.info/) pour fixer la couronne à la roue. Dans l’ordre, vis, cache, caoutchouc, insert, rondelle dentelée, écrou.La première étape consiste à monter les caoutchoucs avec les inserts métalliques dans la couronne.La couronne est fixée sur la roue arrière.Garde-boue, porte bagage et cache chaine montés.Préparation du montage de la roue avant et du garde-boue.Résultat des premiers essais sous la pluie. Quelques « pets » de moteur encourageants mais l’embrayage est à régler. A suivre…L’embrayage ne fonctionne pas. Après vidange, ouverture du carter côté embrayage et chaine de transmission.Le carter avec l’engrenage du kick.couvercle d’embrayage démonté.Plateau d’embrayage retiré; puis remonté avec un bon decrassage. Il semble fonctionner un peu mieux. A suivre..
Après 2 ans d’effort, les premiers tours de roue du vélomoteur.
Transport du P53 à Satory pour la fabrication de la béquille, en attente d’en trouver une d’origine.Nous partons d’une béquille trouvée sur un tas de ferraille. Elle est sciée à la bonne hauteur. Une tige de 8mm, que nous filetons à chaque bout, servira d’axe de rotation. Elle passera dans un tube d’acier soudé à la béquille.Après soudure, perçage, meulage, .. le cadre de la moto est de nouveau pourvu de chaque côté et en ligne, du support de rotation de l’axe de béquille.L’étape suivante consiste à reconstruire le passage de l’axe de béquille sur le cadre.Un rectangle d’acier est ajusté à « la taille » de la partie manquante. Il est ensuite pointé au Mig, puis soudé avec apport de métal.Après soudure, perçage, meulage, .. le cadre de la moto est de nouveau pourvu de chaque côté et en ligne, du support de rotation de l’axe de béquille.Vue de la béquille mise en place. Il faudra de nombreux essais pour d’ajuster le calage de celle-ci avec un angle correct. Il reste à ajuster la partie basse pour le passage de la roue arrière.Découpe du pied de béquille pour le passage de roue.La béquille presque finalisée, mais fonctionnelle. Il reste juste à travailler la finition et la peinture. Le P53 repose enfin en position verticale sans autre support. Merci à Dom Dom pour son aide.Le phare du P53 est enfin doté d’une vitre. Le logo Peugeot art-déco est en place sur le garde-boue. Malheureusement, la version militaire est dotée d’une plaque et je vais devoir l’enlever.De même, chiné au salon, le feu arrière avec son support de plaque et le réflecteur. L’ensemble est plutôt difficile à trouver ! Il est démonté, brossé puis peint.L’ensemble feu arrière, plaque, réflecteur est remonté sur la moto. Il reste à peindre une immatriculation militaire de 1940. Un coup de fil à un ami, qui se reconnaitra et que je remercie, s’impose pour trouver un numéro vraisemblable 😉 #GBM #France40 #FV
Voici le résumé de son analyse :
« Je t’envoie également quelques scans de Peugeot 112 (350 cm3) des marchés de guerre 1939-1940. On trouve notamment : M 20667 – P 33185 – P 33570 Pour une P53 de 1940, je n’ai aucune immatriculation relevée mais, en procédant par analogie et en tapant dans les série voisines des Peugeot 112, je suggère : P II 33915
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Dimensions réglementaires des immatriculations pour les motos :
– Hauteur des chiffres et lettres : 50 mm.
– Largeur uniforme du trait, 7 mm.
– dimensions du drapeau : 30 mm de large (3 bandes de 10mm) sur 35 mm de haut.
Répartition :
– sur la plaque avant (hauteur totale réglementaire 70 mm) : en une seule ligne, suivant l’arrondi de la plaque. Style graphique Peugeot montré parfaitement sur la photo de la M20667. Attention, chez Peugeot, le drapeau est particulièrement petit ; se fier aux proportions de la photo.
– sur la plaque arrière : problème car les 350 cm3 Peugeot ont une plaque arrière linéaire. Pour la plaque de la P 53, je suggère, en deux lignes centrées :
– première ligne P II 33
– deuxième ligne : 915 (bien centré.). J’ai vu cette façon de couper le numéro sur un Monet Goyon de 1940.
La lettre P n’est en relation, ni avec la région militaire, ni avec Peugeot. C’est tout simplement la lettre initiale de la 3e série d’immatriculation pour les véhicules de commandes militaires. En effet, depuis 1923, les véhicules militaires français ont pour immatriculation : de 1923 à 1938 : le drapeau tricolore + cinq chiffres de 1938 à 1940 : la série précédente étant épuisés, on reconduit le même système mais en utilisant, avant le drapeau tricolore, la lettre M (décret du 16 avril 1938), puis les lettres P et K (décidées fin 1939). En pratique, pour les commandes de guerre 1939-1940, les séries M et P sont menées presque conjointement. La série K débute vers le printemps 1940 et sera, de ce fait, assez peu employée. La série P me paraît la plus vraisemblable pour les commandes de Peugeot P 53.
Mais tant qu’on n’aura pas retrouvé une photo ou une pièce d’archive, le mystère demeurera. »
Merci François.
Après près de 3 ans de travail, le projet de restauration de ce petit véhicule prends fin. Voici les photos du vélomoteur terminé. Il sera présenté pour la première fois en public le 20 et 21 mai 1917 sur Le « Camp des Chars » à Berry-au-Bac
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6 réflexions sur « Restauration Vélomoteur Peugeot P53 de 1939 Version Armée Française »
Bonjour, belle restauration néanmoins si je peux me permettre quelques observations, il y a quelques points non conformes.
La selle est du type Terrot en caoutchouc alors qu’elle devrait être en simili sur structure ressort.
Feu arrière et phare avant sont du modèle P55 d’après guerre. Merci pour les conseils de rénovation de la mécanique. Cdt. Markus (j’ai la même en restauration ?)
Effectivement la selle et le feu arrière ne sont pas d’origine. Le feu arrière semble « courant » sur les motos de la fin des années 30.
Je pense, par contre, que le phare avant est bien celui d’origine – en dehors de la vitre que j’ai du remplacer.
Bonjour, je prends note de votre réponse ce jour désolé.
Le phare des Peugeot p53 est assez spécifique avec une nervure en relief sur le haut du phare. Après le modèle a beaucoup évolué au cours du temps id pour le feu arrière. J’ai personnellement un carter de kick unique dont je n’ai pas encore compris l’utilisation. Tout est donc possible. Belle restauration. Et puis ça roule, c’est l’essentiel!
Vous avez la référence du pignon de sortie de boîte ? Merci.
Bonjour, je viens vers vous car je suis embêter, je viens d’en acheter une également et je souhaite réglé mon allumage mais je ne trouve aucuns marquage sur mon volant magnétique pour pouvoir me caler.. avez-vous des solutions ou des photos du vôtre afin de m’aider..
Merci beaucoup
Bonjour, belle restauration néanmoins si je peux me permettre quelques observations, il y a quelques points non conformes.
La selle est du type Terrot en caoutchouc alors qu’elle devrait être en simili sur structure ressort.
Feu arrière et phare avant sont du modèle P55 d’après guerre. Merci pour les conseils de rénovation de la mécanique. Cdt. Markus (j’ai la même en restauration ?)
Bonjour,
Effectivement la selle et le feu arrière ne sont pas d’origine. Le feu arrière semble « courant » sur les motos de la fin des années 30.
Je pense, par contre, que le phare avant est bien celui d’origine – en dehors de la vitre que j’ai du remplacer.
Bonjour, je prends note de votre réponse ce jour désolé.
Le phare des Peugeot p53 est assez spécifique avec une nervure en relief sur le haut du phare. Après le modèle a beaucoup évolué au cours du temps id pour le feu arrière. J’ai personnellement un carter de kick unique dont je n’ai pas encore compris l’utilisation. Tout est donc possible. Belle restauration. Et puis ça roule, c’est l’essentiel!
Vous avez la référence du pignon de sortie de boîte ? Merci.
BEAU TRAVAIL! fait avec passion et la détermination de présenter une belle pièce historique une restauration comme on aimerait en voir plus souvent
Hello,
Could you send me the color number, ore color code you have used? I’m restoring an old French army motorcycle here in Holland.
Cordiallement,
Jean
Bonjour, je viens vers vous car je suis embêter, je viens d’en acheter une également et je souhaite réglé mon allumage mais je ne trouve aucuns marquage sur mon volant magnétique pour pouvoir me caler.. avez-vous des solutions ou des photos du vôtre afin de m’aider..
Merci beaucoup